Le Cor fait partie de la famille des cuivres comme la trompette, le trombone et le tuba. |
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Avant d'être un instrument de concert, le Cor fut un moyen de communication utilisé par les chevaliers et les chasseurs. Directement taillé dans une corne, il devient cor par abréviation (corne -> cor). Fabriqué par la suite en métal, il devient trompe de chasse. On le trouve également en bois quand il est cor des Alpes, long instrument dont les bergers se servaient pour communiquer de montagne en montagne. Dès le XVI
e siècle, le cor en métal (cuivre) apparaît dans les orchestres. Il est alors appelé cor baroque ou cor naturel, il n'a pas de pistons et on en joue avec la main droite dans le pavillon, ce qui permet de changer les notes. Il gardera cette forme jusqu'au début du XIXe siècle, époque à laquelle Monsieur H. STOIZEL invente les pistons qui permettront aux cornistes de faire toutes les notes chromatiques.C'est un instrument polyvalent qui trouve ses plus belles pages aussi bien dans la musique de chambre que dans les solos d'orchestre ou ses concertos de soliste. Son répertoire est l'un des plus riche chez les instruments à vent.
Cor des alpes
A l'origine, le cor des Alpes (Alphorn en allemand) était un instrument de communication. Il servait à faire passer des messages sonores sur des grandes distances (jusqu'à 9km) dans les vallées et les alpages suisses. Si les premières représentations graphiques nous montrent un instrument beaucoup plus petit et joué à bout de bras, le cor des Alpes mesure aujourd'hui 3m60 dans sa version Fa dièse. Son utilisation s'est étendue au Haut Tyrol et à la Savoie, mais pas en Italie. Indissociable aujourd'hui de la représentation folklorique des alpages, le cor des Alpes moderne est constitué de trois éléments: le pavillon, le cor, et l'embouchure.
Taillé dans un sapin rouge (épicéa) choisi pour sa forme courbe naturelle, le cor est travaillé à la main. De nombreux
facteurs de cors préfèrent le façonnage d'une pièce de bois de choix, adaptable au tube rectiligne. Le patient évidage des deux moitiés, à la doloire et à la gouge, n'a guère varié au cours des temps. Une épaisseur régulière de quatre à sept millimètres confère à l'instrument une sonorité équilibrée. Les deux moitiés évidées sont rectifiées au rabot, polies, puis réunies. Le facteur de cor des Alpes consacre plus de 50 heures au seul évidage de l'intérieur et jusqu'à 100 heures à la réalisation artisanale de l'instrument, coupe de bois non comprise. Pour lui assurer une longévité prolongée, le cor des Alpes est depuis toujours cerclé. Jusque vers 1930, d'osier, d'anneaux de bois et de fer.Utilisé aussi pour appeler le bétail à la traite, généralement au coucher de soleil, le célèbre
Ranz des Vaches (la Marche des Vaches) est l'air le mieux connu du répertoire.Dans le domaine de la musique symphonique on le trouve pour la première fois dans la "Sinfonia Pastorella" de Leopold Mozart (1755). Des références au ranz des vaches se trouvent dans certaines compositions de Haydn, Beethoven, Berlioz et Brahms. Ce dernier a même composé en 1868 une mélodie pour le cor des alpes, mélodie reprise neuf ans plus tard dans sa Première Symphonie
De perce cylindrique ainsi que la trompette, le trombone a lui aussi pour ancêtre la buccina des romains (de ce mot latin dérive son nom allemand, Pausone). Le trombone était le plus perfectionné des cuivres dès le début du XVIe siècle, d’où son importance dans la musique baroque. Mais c’est Berlioz qui lui donna sa place dans l’orchestre moderne. Le trombone se distingue par un tube de perce cylindrique sur les deux tiers de sa longueur. La singularité de cet instrument est une coulisse télescopique dont le principe permet des effets de glissando uniques chez les cuivres. La coulisse est assujettie à des positions bien définies ; pour monter une gamme, il faut combiner les harmoniques obtenus par la pression des lèvres dans les différentes positions. On emploie le même type de sourdines que pour la trompette. Le trombone n’est pas un instrument transpositeur. |
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Une grande partie des instrumentistes adoptent le ténor qui est aujourd’hui le trombone officiel. La basse sonne une tierce mineure plus grave que le ténor. Le ténor-basse est un instrument mixte, muni d'un piston de transposition qui baisse le son fondamental. Les facteurs d’instruments ont tenté de remplacer la coulisse par un système de trois pistons mais ce type d’instruments ne peut rivaliser de puissance avec le trombone usuel, d'où son faible emploi.
La trompette doit son timbre clair et brillant à la perce étroite et principalement cylindrique de son tube. Elle est munie d’une embouchure curviligne et d’un système de trois pistons. La trompette en Do ou en Si bémol est le prototype de la trompette moderne. La petite trompette en Ré et la grande trompette basse en Mi bémol continuent d’être employées dans l’orchestre. Ces instruments sont transpositeurs : les sons ne coïncident avec la notation que lorsqu’on utilise le modèle en Dol On peut opérer une transformation du son en introduisant une sourdine dans le pavillon (le jazz en a d’ailleurs créé de spéciales pour son usage). Les sourdines se présentent sous des formes diverses : cônes, godets, coupes. La richesse de son timbre vaut à la trompette d’être un instrument très recherché. Il faut cependant signaler que c’est la musique populaire et plus particulièrement le jazz qui a su le mieux exploiter ses immenses possibilités. |
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Le cornet
La famille des anciens cornets regroupait divers instruments à vent, en bois, à perce conique et embouchure. Leur principe sonore les apparentait à la trompette mais ils étaient percés d’une série de trous comme la flûte. Bien que faits en bois, on les plaçait avec les cuivres car leur son était produit par la vibration des lèvres. Les plus graves de ces instruments affectaient la forme d’un "S", d’où leur appellation de "serpents" et donnèrent naissance à l’ophicléide.
Le cornet moderne est un instrument voisin de la trompette mais s’en distingue principalement par un tube plus court et de perce conique sur les trois quarts de sa longueur. Son timbre est plein. Il est capable d’une grande agilité lorsqu’il est manié par des instrumentistes habiles.
Le tuba fait partie de la famille des cuivres comme la trompette, le trombone et le cor. C’est un instrument de perce (canal axial) conique, au pavillon largement évasé, muni de trois à six pistons, qui constitue les sections basse et contrebasse des cuivres. Les plus graves des saxhorns appartiennent donc au groupe des tubas, de même que les variantes connues sous d’autres noms comme le sousaphone ou l’hélicon. Nouveau venu à l’orchestre, le tuba a séduit par son timbre riche et profond, qui évoque celui du cor et qui donne aux registres les plus graves un velouté et une résonance incomparable. |
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Le terme de tuba (trompette en latin) est apparu en 1835, lorsque Wilhelm Wieprecht, chef de musique militaire prussien, mit au point avec le facteur berlinois Moritz un Bass-Tuba en fa, sorte de bugle doté d’un nouveau type de piston appelé Berliner-Pumpe, mieux adapté à la configuration des tuyaux.
Nombreuses étaient en effet les tentatives pour étendre vers les graves la tessiture des cuivres. Le Bass-Tuba représentait donc un progrès considérable. Peu de temps après, Wieprecht et Moritz fabriquèrent un autre tuba en fa, au tuyau encore plus large, qu’ils appelèrent Bombardon, nom donné jusque-là aux ophicléides et aux bugles basses.
Les premiers tubas contrebasses en ut et en si bémol apparurent en Bohême vers 1845. Mais il appartenait à Adolphe Sax – et à ses émules- de développer entre 1840 et 1850, la vaste famille des saxhorns (allant du sopranino à la contrebasse), dont les plus graves sont les prototype de notre tuba moderne.
Toutefois, si le tuba se répandit rapidement en Allemagne, il n’en alla pas de même en France, où le nouvel instrument fut longtemps réservé aux fanfares et formations militaires. L’orchestre symphonique restait par sa part fidèle à l’ophicléide, qui ne fut pas abandonné avant les dernières années du XIXe siècle. Le tuba, pourtant avait eu un fervent adepte en la personne d’Hector Berlioz.
Wagner ne pouvait ignorer les ressources du tuba, qu’il employa pour la première fois dans son Ouverture de Faust (1840). Mais il allait bientôt imaginer, pour L’or du Rhin, un nouvel instrument, sorte d’hybride entre le tuba et le cor baptisé " Wagner-tuba ".
Le tuba aura ensuite une place de choix dans les somptueuses orchestrations de Rimski-Korsakov, de Malher et de Richard Strauss. Après quoi le jazz lui fera subir une roborative cure de jouvence !
Le tuba est un instrument encombrant et lourd, aussi imagina-t-on des variantes plus faciles d’emploi pour les orchestres militaires et les fanfares, dont les membres doivent jouer debout ou en marchant. Ainsi naquit l’hélicon
, dont le long tuyau hélicoïdal, passant sous le bras droit du joueur et entourant sa poitrine, repose à son extrémité sur son épaule gauche.Le sousaphone, qui s’en distingue par son énorme pavillon se dressant au-dessus de la tête de l’instrumentiste, fut mis au point vers 1890 par John Philip Sousa (1854-1932), chef d’orchestre et compositeur américain qui connut une extraordinaire célébrité pour ses marches militaires et ses chansons patriotiques.
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